Pourquoi un sandwich coûte bien 3.50 euros
Messer Gaster a toujours été quelqu’un d’un peu radin… en effet, j’achète rarement des sandwiches. Je me prépare plus volontiers un casse-croûte chez moi non seulement pour pouvoir garnir mon pain à ma guise, mais aussi (et surtout ?) pour dépenser moins. Car soyons francs, un sandwich jambon-beurre me revient moins d’un euro si je fais cela chez moi... alors que je peux facilement l’acheter à 3.50€ si je vais à la boulangerie du coin.
J’avais toujours été persuadée que payer autant était un pur scandale. Or, maintenant que je travaille dans un café… je peux dire que 3.50€, c’est presque pas assez ! En effet, avez-vous jamais songé à toutes les phases que le sandwich dans lequel vous venez de mordre a traversées ?
Il se trouve notamment qu’un être humain s’est levé avant l’aube pour que vous puissiez déguster votre sandwich. Il suffit qu’il habite un peu loin pour qu’il ait mis son réveil à 4h du matin… Mais que voulez-vous, préparer tout ça demande du temps…
Et non seulement du temps.. mais aussi beaucoup de concentration (je ne vous dis pas comment c’est difficile si tôt le matin). En effet, là où, chez vous, vous pouvez vous préparer votre sandwich un peu à la va-vite, voici que lorsque ces petits pains vous devez les vendre, les choses se compliquent. En effet :
- Tous vos sandwiches doivent être rigoureusement identiques : même nombre de tranches de jambon à chaque fois, par exemple… Il est vraiment crucial de bien respecter les doses. Si la recette dit qu’il faut utiliser telle quantité de fromage, alors il ne faut pas en mettre davantage ! Et de grâce, étalez le beurre sur toute la surface du pain, sans oublier les bords !
- De plus, ces sandwiches doivent être beaux ! La personne qui les a préparés a bien pris garde à ce que la salade ne dépasse pas trop ou à ce que les tranches de tomates employées constituent un disque parfait…
- Et bien sûr, la personne en question ce sera attachée les cheveux, même si elle venait de faire un brushing juste la veille.. mais peut-on risquer qu’un cheveu tombe sur le pain ? Surtout pas !
- Dernier détail, mais qui mérite d’être signalé : même attraper le sandwich au moment de la vente au client demande une certaine dextérité… malheur à mal le saisir et à laisser tomber toute la garniture !
Et c’est ainsi que finalement, après 6h de travail, la personne à laquelle vous devez votre repas de midi pourra enfin prendre à nouveau les transports en commun pour rentrer chez elle et se remettre au lit jusqu’à 19h du soir. Super le décalage horaire, n’est-ce pas ?
C’est pourquoi j’ai désormais envie de dire : « 3.50€ pour un sandwich ? et bien ce n’est presque pas assez comparé à la masse de travail que cela demande ! ».