Sans nutella, quel monde ce serait ?
Depuis des années, ceci est le slogan de la célèbre pâte à tartiner en Italie ("che mondo sarebbe senza nutella ?")… je m’en vais donc lister quelques curiosités au sujet du nutella.
Si en France « le nutella » est masculin, en Italie (où il est né) il est féminin : on dit en effet « la nutella ».
Officiellement le nutella apparaît en 1964, mais en réalité il a vu le jour une vingtaine d’années auparavant suite à l’idée géniale de Pietro Ferrero. C’était la fin de la Seconde Guerre Mondiale et Ferrero eut l’idée de remplacer le chocolat - denrée ultra chère - par les noisettes, à meilleur marché. En effet, dans le Piémont, les noisettes sont amplement cultivées. La pâte à la gianduja voit ainsi le jour (au passage, le gianduja en tant que tel date du XIXe siècle). Cependant il ne s’agissait pas encore de la pâte onctueuse que nous connaissons, mais de quelque chose de plus solide et qu’il fallait couper au couteau. Progressivement on la rendit donc plus crémeuse et en 1964 elle fut commercialisée sous le nom de « nutella » où on reconnaît le terme « nut », "noisette" en anglais
Au fils des années, différentes marques ont proposé leur recette personnelle : récemment j’ai découvert qu’il en existe une rattachée à la marque Magnum (oui, celle des glaces). Mais il y a aussi le nutella version "équitable" ou celui Côte d'Or (vendu en Belgique et au Luxembourg) ou encore celui Novi (commercialisé uniquement en Italie), ce dernier pouvant se vanter de préparer sa crème avec 45% de noisettes contre les 10-13% de la marque Ferrero.
Oui, car en effet, on le sait, le nutella, d’un point de vue nutritionnel, est bien médiocre. Lisons l’étiquette et on s’apercevra que le premier ingrédient mentionné est le sucre (mauvais signe), suivi par les « huiles végétales » (autre mauvais signe). Ces huiles végétales on ne sait pas ce que c’est… mais on se doute qu’il doit s’agir d’huile de palme et de coco car autrement la marque ne se priverait pas de l’écrire en grand sur l’étiquette. Ainsi, elle précise bien qu’il y a du « lait écrémé » pour donner l’impression d’un produit sain. Mais malheureusement, le pourcentage de lait écrémé dans la recette est finalement infime. Et l’abondance de sucre et d’huile végétale explique qu’il s’agisse d’un aliment ultra-calorique à consommer donc en mini doses.
Voilà donc pourquoi la pâte à tartiner la plus célèbre du monde est vendue dans des bocaux de tous les formats : on va des verres petit format de 200g (qu’en général les gens achètent pour s’obliger être raisonnables) aux gros bocaux pouvant facilement atteindre un kilo.
Le nutella a donc juste une cinquantaine d’années. Pourtant, réfléchissons-y : il a modifié beaucoup d’aspects dans nos habitudes de vie. D’abord, le petit déjeuner : presque tout le monde a un pot de nutella chez soi, quitte à ne l’utiliser que très rarement. Au passage : quelqu’un a-t-il jamais vu ce que devient le nutella une fois dépassée la date de péremption ? J’en ai eu l'occasion. Voici l’histoire. Je vais grosso modo une fois par mois rendre visite à ma grand-mère et dans son placard il y a donc un pot de nutella qui m’est expressément destiné (ma grand-mère n’en consommant jamais). Mais le dernier pot acheté pesait 750g et j’ai donc mis un siècle avant de le terminer : la dernière fois que je suis allée chez ma grand-mère, la date de péremption était donc passée. Voici donc comment se présente le nutella périmé : il est très solide et a un goût de caoutchou… même l’odeur est différente.
Bref, pour revenir aux changements que le nutella a apporté dans nos modes de vie, un autre exemple fulgurant est celui des crêpes. On ne peut plus concevoir de « crêpes party » sans proposer du nutella en accompagnement. Le nutella est aussi devenu, tout simplement, une sorte de métaphore de l’enfance… comme nous le rappelle le slogan français : « il en faut de l’énergie pour être un enfant ». Enfin n'oublions pas son pouvoir réconfortant lorsqu’on a un coup de blues !
Ce que je peux en dire, moi, c’est que j’ai du mal à commencer ma journée sans mon nutella, le matin : j’ai beau en prendre une quantité vraiment microscopique (donc je ne me fais de soucis pour la ligne ou pour la santé), si je découvre un matin que l’un de mes colocs a fini le pot sans en racheter un de réserve, je fais une crise !