"Une demi-baguette, s'il vous plaît !"
Je vous propose aujourd'hui un petit billet essayant de décrire le réveil type de la "baguettophile" que je suis.
En ayant vécu pendant des années en Italie, déjà, je dois dire que le jour où j’ai découvert le pain français, ma vie a changé. Auparavant, je mangeais le pain, juste pour saucer les plats ou pour me faire un sandwich, sans grand enthousiasme. Mais la baguette en France… ah rien à voir ! Je pourrais m’enfiler une baguette entière d’un coup. Cela explique pourquoi je trouve dommage de manger du pain rassis dans un pays qui peut se vanter d’en préparer de l’excellent.
D’ailleurs, si vous avez suivi mon blog depuis quelques temps, vous savez peut-être que j’ai récemment déménagé… et parmi les critères que je m’étais fixée pour sélectionner ma future colc’, celui d’avoir une boulangerie pas loin (une bonne boulangerie, je tiens à préciser) n’était pas un des moins importants.

Bref, pourquoi acheter son pain frais tous les matins ?
Car le pain frais est meilleur que le pain rassis (et là tout le monde lève les yeux au ciel : « Oui, merci Messergaster, ça on le savait même sans besoin de ton article ! »). Oui, c’est une évidence, mais il importe de le rappeler… quoiqu’il semble qu’un vrai amateur ne mange pas un pain sorti du four depuis moins de trois heures : ce serait en effet d’une part le laps de temps nécessaire pour que les arômes se dégagent correctement et d’autre part le laps de temps nécessaire pour que la baguette soit plus digeste. Que dire alors ?… que je persiste dans mon erreur car je préfère de loin le pain tout chaud ! (le summum du plaisir : le pain chaud sur lequel on étale un peu de camembert ou de bleu – oui je fais des petits déjeuners bizarres, je sais - avec ce contraste irrésistible entre le chaud du pain et le froid du fromage… hummmm)
Car on est seul dans la boulangerie. Oui, car quand j’ai dit que je sors tous les matins pour acheter ma demi-baguette, j’ai bien précisé que cela a lieu à 6h30 du matin. Je ne vais pas expliquer ici pourquoi je me réveille aussi tôt, mais ce qui importe c’est que du coup, comme je suis la seule cliente (ou presque) à ce moment-là, ça permet de tisser un lien un peu plus profond que le simple "bonjour, bonsoir". Au point que la vendeuse semble parfois m’attendre ! (en plus une cliente « casse- pieds » qui s’obstine à n’acheter qu’une demi-baguette, ça s’oublie moins facilement).
Et puis, parfois, je sors juste au moment du lever du soleil (au printemps et en automne surtout), ce qui est grandiose pour commencer la journée avec la « pêche ».
Mais je dois être impartiale et mentionner aussi les points négatifs de mon amour du pain frais :
D’abord, le fait qu’il peut m’arriver d’arriver devant la boulangerie alors que celle-ci est encore fermée ! Je ne vous raconte pas l’agacement. Alors je remonte chez moi, je poireaute 5 minutes et je redescends. Mais c’est super frustrant !
En hiver, la motivation pour acheter son pain est un peu moins intense. Non seulement le froid, mais surtout la pluie rendent ce rite un peu énervant : ainsi avec le parapluie dans la main de droite, la demi-baguette dans la main de gauche et les clés de chez soi dans la bouche, on rentre chez soi déjà énervé (mais hors de question d’acheter mon pain la veille pour autant !).
Les insomnies : et oui ! car disons qu’une ou deux fois par mois, je me réveille dans le cœur de la nuit sans parvenir à me rendormir. Du coup, je ne dirais pas non à un bon petit déjeuner, histoire de faire quelque chose… Mais on fait comment quand on n’a pas de pain chez soi ? (ni pain de mie, ni biscottes, ni céréales ?). On prend son mal en patience et on essaie de se rendormir !
Enfin, on ne peut pas prendre son petit-déjeuner en pijama et on doit forcément s'habiller très vite (avec le risque de tacher les habits avec de la confiture, en plus).
Je termine par une confession : exceptionnellement, ce matin, j’ai pris du pain de la veille. En effet, hier j’avais mangé des tonnes de féculents, et du coup j’ai eu besoin de moins de pain que d’habitude…