"Bon appétit" de Katy Perry
Précisons-le d’emblée, afin d’éviter tout malentendu : je n’ai pas du tout l’habitude d’écouter ce genre de musique… malgré l’impression que peut donner ce blog! (car oui, j’ai un peu honte… mais j’avais déjà consacré un article à l’univers « gastronomique » d’un autre clip de Katy Perry... cliquez ici pour voir l'article)
L’article du jour va donc parler du nouveau clip de la chanteuse : « Bon appétit ». Il est dirigé par un « certain « Dent de cuir »… et bon, le nom est déjà tout un programme, je trouve.
Voici le clip de la chanson.
C’est probablement la première chose que j’ai pensée en voyant ce clip : « mes amies féministes vont probablement détester ». Il faut dire que tout est là pour que la femme soit littéralement vue comme un « morceau de viande » : il suffit de visionner le début du clip où une Katy Perry dormant dans une barquette de polystyrène recouverte de cellophane (comme une « dinde ») est brusquement réveillée par des cuisiniers (tous hommes) qui veulent la cuisiner… Le clip commence d'ailleurs nettement avec un gros plan sur le postérieur de la chanteuse !
Au-delà de ça, les allusions sexuelles sont innombrables : surtout dans le dernier tiers de la vidéo, quand la chanteuse arrive à table : les huîtres et les moules sont un symboles classique pour désigner le sexe féminin, par exemple (je suis étonnée que la grenade et la figue soient, en revanche, absentes). Idem, dans la scène de la casserole, on ne peut pas ne pas se dire que la pompe à jus sur laquelle la chanteuse appuie pour faire sortir le bouillon n’évoque pas un sexe masculin…
De façon générale, je vous renvoie à toutes les analyse sur le « male gaze » (concept de Laura Mulvey) qui ont été menées : la caméra se délecte vraiment en s’arrêtant sur chaque partie du corps de Katy (entrejambes y compris, voir la scène du pétrissage.... quoique, à bien regarder, il ne doit pas s'agir de la chanteuse à ce moment-là, mais d'une doublure).
Sans vouloir minorer le côté « gênant » de la vidéo, j’aimerais quand même prendre le temps de citer quelques moments du clip qui sont, à mon avis, de bonnes trouvailles créatives. J’en citerai trois :
- La scène du pétrissage (revenons-y) : si l’on laisse de côté le côté « objectification de la femme » (qui, ok, est patent), on pourra peut-être trouver que c’est tout de même une scène assez bien menée. Les effets spéciaux qui visent à montrer la contorsion du corps (cf le pied, la façon dont les mains plongent dans la chair ou encore le recours discret au mannequin) sont assez remarquables, je trouve.
- L’expression du cuisinier juste avant de présenter le plat à la salle : cette mimique, je la trouve imparable, je l’avoue. Le type vient d’ajouter les derniers détails à sa création et, comme n’importe quel artiste, il est ultra content de luimême – chose qu’il traduit par un geste qui montre toute sa fierté. Je kiffe, j’y peux rien (et c’est pas un hasard si Katy reproduit le même geste à la fin).
- La scène du vernis à ongles : un moment légèrement moins trash… qui ressort donc par rapport aux autres.
Il reste toutefois plusieurs points du clip qui me laissent méditative et que je n’arrive pas à élucider. Les voici :
- Le plat préparé par les cuisiniers est une jolie femme super « appétissante ». Pourquoi alors, quand Katy Perry met en acte sa vengeance constituant à manger les invités, elle se retrouve avec une tourte toute dégueu avec un pied qui sort de la croûte ? En tant que spectatrice, j’ai du mal à comprendre ce brusque passage de la haute cuisine…. à la bouffe un peu bas de gamme. Ou alors faut-il y voir une allusion à la lutte des classes ???
- Pourquoi le rappeur, au moment de son solo, fait mine de répondre au téléphone avec une liasse de dollars ? Faut qu’on lui explique que les conversations risquent d’avoir du mal à passer ?
- Pourquoi la chanteuse chante « fresh out the oven »… alors qu’elle est dans un réfrigérateur, au début du clip ?
Bref, voici une vidéo qui permet de donner un sens nouveau au mot « foodporn »… Quelle est votre opinion à ce sujet ?