Les cannoli siciliens
De retour dans mon Italie natale, mon père m'a acheté plusieurs pâtisseries dont des cannoli ("petites cannes", "petits tubes"), spécialité sicilienne. Il s'agit de pâte frite que l'on appelle "scorza", c'est-à-dire "écorce" (un peu style "bugne" lyonnaise) remplie de crème à base de ricotta (de brebis). Ayant longtemps cru à tort que, dans la farce, il y avait toujours des fruits confits (dont je ne rafole pas) j'ai été longue avant de tester ce type de dessert. Le jour où j'ai découvert que cela n'était pas automatique voire qu'il pouvait y avoir à la place des pépites de chocolat, ma vie a changé !
Hélas, le drame c'est que je ne peux pas me mettre derrière les fourneaux pour les préparer de mes propres mains. Non seulement mon père m'a prévenue que la préparation est particulièrement longue mais, de plus, pour frire la pâte des "cannoli", il faut des tubes en métal autour desquels enrouler la pâte. Or je n'en possède pas.
A défaut de vous fournir donc la recette (que vous trouverez sûrement sur d'autres sites) je vous relate un peu de légendes autour de cette pâtisserie qui à la base se préparait au moment du Carnaval. Selon certaines traditions la forme du gâteau renvoie au fait que pour le Carnaval les fontaines déversaient non pas de l'eau mais de la crème... Ceci pour la version soft. Mais comme toujours, bonne chère et sexe vont de pair et ainsi les légendes plus coquines ne manquent pas. En effet, ce gâteau serait originaire de Caltanisetta, ville qui hospita différents harems sarrasins : comme les femmes s'ennuyaient de l'absence de leur mari, elles s'occupaient en confectionnant ces gâteaux. Autre version : celle qui considère que (comme c'est le cas pour une infinité d'autres sucreries) les "cannoli" seraient nés dans un monastère, toujours à Caltanisetta : les nonnes qui avaien fait voeu de chasteté se consolaient en préparant ce gâteau à la forme suggestive...